Carlos affiche sa science des explosifs devant la cour d’assises

Ilich Ramirez Sanchez, dit "Carlos", s’est présenté lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris en fin connaisseur de l’univers des explosifs, tout en se gardant bien de faire le lien avec les quatre attentats commis dans les années 1980 pour lesquels il est jugé.

En ouverture de la troisième semaine du procès, la cour examinait lundi les différents systèmes d’explosifs utilisés dans quatre attentats commis en France en 1982 et 1983, qui ont fait 11 morts et près de 150 blessés.

A la barre, quatre anciens hauts gradés du laboratoire central de la préfecture de police, une institution dont les méthodes et les résultats font "référence au niveau international", rappelle l’un deux, Henri Vieillard.

Mais pour Carlos il n’y a pas d’experts qui tiennent et le Vénézuélien de 62 ans soumet plusieurs témoins à un interrogatoire technique serré sur les caractéristiques comparées de la pentrite, de la tolite ou de la nitroglycérine.
"Il est bien plus âgé que moi mais il y a des choses qu’il ne connaît pas dans son métier", lance-t-il un rien moqueur à l’ancien n.1 du laboratoire central de la préfecture de police, Claude Calisti.

"Vous vous y connaissez bien en explosifs. Vous avez appris ça pendant vos études de chimie à Moscou ?", renvoie à l’accusé le président de la cour

Olivier Leurent. "On aurait dû vous embaucher dans les aéroports", ajoute le magistrat arrachant même un sourire à la défense.

Mais Carlos se garde bien de faire le lien entre sa science affichée des explosifs et une quelconque responsabilité dans la mise en oeuvre des quatre attentats pour lesquels il est jugé.

Depuis le début du procès, il refuse de dire s’il est ou non impliqué dans une opération, attendant que la justice française démontre la solidité de ses accusations.

Elle aura du mal à le faire en essayant d’identifier, dans le mode opératoire des quatre attentats, "une signature" commune. De la pentrite a été utilisée dans trois d’entre eux, de la tolite dans un quatrième.

Les auteurs d’attentats, d’une manière générale, "utilisent les explosifs qu’ils ont sous la main" pour commettre leurs actes, a expliqué Claude Calisti, en réponse à une question du président qui lui demandait si certains types d’explosif pouvaient être systématiquement attribués à tel ou tel mouvement.

Ensuite, "c’est surtout entre les dispositifs de mise à feu" que des rapprochements peuvent être faits, a-t-il ajouté.

Or, aucun dispositif de mise à feu n’a pu être retrouvé dans les quatre attentats jugés jusqu’au 16 décembre

AFP - 21 novembre 2011


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