Carlos se présente en organisateur d’un attentat commis à Berlin en 1983

Ilich Ramirez Sanchez a revendiqué mercredi devant la cour d’assises spéciale de Paris avoir "donné le feu vert personnellement" à l’organisation d’un attentat contre le centre culturel français de Berlin-Ouest, qui a eu lieu en août 1983.

"C’est moi qui ai donné le feu vert, personnellement", a affirmé à la cour le Venezuelien de 62 ans, très en verve mercredi pour décrire le contexte dans lequel est intervenu cet attentat contre la Maison de France à Berlin-Ouest, qui a fait un mort et 23 blessés le 25 août 1983.

Le bras droit de Carlos, l’Allemand Johannes Weinrich, a été condamné à la réclusion a perpétuité, en janvier 2000 à Berlin, pour avoir monté cette opération. Carlos n’a pas été jugé pour ces faits.

Ilich Ramirez Sanchez, qui comparaît jusqu’au 16 décembre pour quatre attentats commis en France au début des années 80, a minimisé le rôle de son ancien lieutenant dans l’attentat de Berlin.

"Tout ce que le Mfs (Stasi, ndlr) a pu écrire sur l’implication de Weinrich, c’est du bidon. Il a une co-responsabilité organisationnelle, mais pas opérationnelle", a déclaré l’accusé.

Carlos a également nuancé l’analyse, communément admise, selon laquelle cet attentat visait à faire pression sur la France pour obtenir la libération de deux membres de son organisation arrêtés en France en février 1982.
Il s’agissait "accessoirement d’un rappel à l’Elysée de l’engagement qu’ils avaient pris de pas garder nos camarades en prison", a expliqué Carlos.

Mais le but était d’abord de "donner une leçon" à la Stasi qui "nous cassait les pieds de plus en plus", et de montrer qu’"on peut frapper où on veut quand on veut", a-t-il ajouté.

A cette période, Carlos et ses acolytes avaient installé leurs quartiers dans les pays de l’Est qui les toléraient, les appuyaient parfois, à condition qu’ils ne commettent aucune opération sur leur sol.

Mais l’attentat de Berlin était "une action à plusieurs bandes" qui a également permis "de calmer nos camarades basés en Allemagne de l’Ouest qui voulaient commettre un attentat contre l’état-major américain à Berlin", a raconté Carlos.

Un risque qu’aurait refusé de prendre cette figure du terrorisme en raison des risque de crise diplomatique entre Moscou et Washington.

Bref, avec l’attentat contre la Maison de France, "tout le monde était content".
Depuis le début du procès, Carlos s’ingénie à entretenir le mythe de son combat sans frontière pour la "révolution" tout en refusant de se dire coupable ou innocent des quatre attentats pour lesquels il est jugé.

AFP - 30 novembre 2011


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