Comment les médecins vont se former au risque attentat

La clinique des Cèdres veut former les professionnels de la santé à régir face à un attentat et un nombre important de victimes. Le tri des victimes et les premiers gestes sont au cœur de la formation .

Face aux récents événements et aux risques d’attentats, les professionnels de la santé s’interrogent sur leur rôle. Une réflexion commune qui mène le Comité d’organisation de la Clinique des Cèdres à proposer une formation « urgence attentat », le samedi 16 septembre. Deux urgentistes et une psychiatre de la clinique des Cèdres ainsi qu’un urgentiste au Samu de Paris, présent au Bataclan le 13 novembre, interviendront lors de la formation. Le docteur Pascal Debove coordonne le projet.

Ce projet répond-il à une demande des professionnels de la santé ?

Oui, absolument. Nous avions déjà organisé l’an passé une formation « urgences vitales » classique où nous avions reçu 70 professionnels. Par la suite, beaucoup ont demandé à refaire ce type de module en évoquant les situations d’attentats. Nous avons ressenti un véritable besoin.

Qu’est ce qui différencie une « urgence vitale classique » et un attentat dans la prise en charge ?

La différence majeure, c’est la pression. Cela peut être la pression d’un double attentat ou d’un immeuble qui va s’effondrer à cause d’une explosion… A priori, les gens que nous formons connaissent déjà les gestes de survie mais nous voulons arriver à les automatiser pour qu’ils deviennent des réflexes dans une situation de stress intense. Le but est donc de les former dans les conditions les plus réelles possible, comme ça peut être le cas avec un simulateur de vol.

Quelle est donc l’approche à avoir ?

L’objectif va être de gérer l’urgence vitale en fonction de son degré de gravité grâce à la mise en place d’une salle de tri. On identifie trois niveaux de lourdeur et d’urgence en fonction du risque de décès et du temps que l’on a pour parer à la situation.

On hiérarchise le danger ?

Exactement, on va identifier les blessures très lourdes ou plus simples. Et les blessures simples sur lesquelles il faut intervenir rapidement avant qu’elles s’aggravent.

Comment le public, qui n’est pas médecin, doit-il réagir ?

Sur le plan du secourisme, on peut encore largement progresser en France mais quelque chose est en train de se passer petit à petit. Les gestes de secourisme doivent être de plus en plus partagés. Même s’il reste toujours le phénomène de stress, tout public peut être aidant surtout s’il a été spécialement formé et parvient à apaiser les choses en attendant le relais des secours. Ces premières minutes sont primordiales.

Apprendre les gestes qui sauvent

La Croix-Rouge comme d’autres organismes préparent le grand public aux gestes qui sauvent. La formation prévention et secours civique de niveau 1 (PSC1) dure environ 8 heures (une journée ou deux demi-journées) pour environ 60 €. Il n’y a aucun prérequis pour suivre la formation et aucune connaissance préalable n’est nécessaire. Elle est ouverte à tout le monde à partir de 10 ans.

À Toulouse, trois sessions sont organisées au mois de septembre : le jeudi 7 septembre de 9 h 30 à 12 h 30 et de 13 heures à 18 heures ; le vendredi 8 septembre de 9 heures à 13 heures. À Saint-Gaudens, une session est organisée le samedi 2 septembre de 8 heures à 12 heures et de 13 heures à 18 heures.

Date : 29/08/2017
Auteur : Benjamin Abba
Source : la Dépêche

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