Crash du vol MH370 : « Je ne crois pas à cette nouvelle zone des recherches »

INTERVIEW - Ghyslain Wattrelos, qui a perdu son épouse et deux enfants dans la disparition du vol MH370 de la Malaysia Airlines, ne comprend pas pourquoi les nouvelles recherches, autorisées depuis le 10 janvier, sont si tardives.

Un an après l’abandon officiel des recherches du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, l’entreprise américaine Ocean Infinity a obtenu, mercredi 10 janvier, ue autorisation de la Malaisie pour lancer une opération de recherches sur une nouvelle zone de 25.000 kilomètres carrés. Disparu des écrans radars le 8 mars 2014, le vol MH370 transportait 239 personnes parmi lesquelles la femme et deux des trois enfants de Ghyslain Wattrelos. Ce cadre dirigeant des cimenteries Lafarge, qui au moment du drame achevait un séjour de six ans en Chine pour l’entreprise française, se bat pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire.

LE FIGARO. - Cette reprise des recherches par l’entreprise américaine Ocean Infinity constitue-t-elle un nouvel espoir pour vous ?

Ghyslain Wattrelos. - Les familles sont évidemment heureuses que les recherches reprennent. Nous n’avions pas compris, il y a un an, pourquoi l’Australie avait décidé d’y mettre un terme. Surtout après avoir annoncé que les recherches avaient été effectuées au mauvais endroit et qu’il fallait désormais chercher plus au nord. Alors, même si je suis heureux qu’on reparle de l’affaire et que les recherches reprennent, je ne me fais pas d’illusions et je reste prudent. Selon moi, il n’y a aucune raison valable qui expliquerait que l’avion soit dans cette nouvelle zone, je ne pense pas que ce soit le bon endroit où chercher.

Le fait que l’on ait trouvé aucun débris flottant dans les premières semaines d’enquête me paraît invraisemblable. Pire, sur le trajet officiel du vol, l’avion a traversé des couloirs aériens de sept pays différents et on continue de nous dire que l’avion s’est volatilisé. Qu’un avion disparaisse des radars civils, pourquoi pas, mais des radars militaires, c’est impossible. Les services militaires connaissent un bout de l’histoire mais ils refusent de la raconter. Pour moi, l’avion a été abattu.

Avez-vous été tenu au courant par Ocean Infinity de la reprise des recherches ?

Je l’ai appris par la presse. Des familles malaisiennes ont bien essayé de prendre contact avec cette entreprise mais elles ne sont pas parvenues à échanger avec elle. Du coup, je n’ai pas essayé de me rapprocher d’eux. On ne connaît d’ailleurs rien des termes du contrat, qui est confidentiel.

Ce qui est certain, c’est que cela fait longtemps que l’entreprise a annoncé vouloir reprendre les recherches, alors je ne comprends pas pourquoi les négociations ont duré six mois. C’est une société qui a énormément de moyens. Pour moi, les deux questions sont : pourquoi avoir attendu aussi longtemps et pourquoi ces moyens n’ont pas été mis en œuvre plus tôt par les autorités ?

Continuez-vous les recherches de votre côté ?

Ça fait quatre ans que je cherche. Je continue de travailler aux côtés des associations MH370 France et Voice MH370, l’association internationale. J’ai des éléments qui me conduisent à croire que nous sommes manipulés. Pour moi l’avion n’est pas dans cette zone, il y a trop d’incohérences. Par exemple, les Australiens se basent sur des photos satellites françaises, où l’on peut voir des débris dans l’eau, mais ces images n’ont été communiquées que cette année, pourquoi ? Je pense qu’ils vont se débrouiller pour trouver quelque chose, question de clore le dossier.

Date : 13/01/18
Auteur : Valentine Arama
Source : Le Figaro

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