Londres : Un attentat à la voiture-bélier fait plusieurs blessés devant le Parlement

INTERNATIONAL - Un homme a été arrêté ce mardi 14 août après avoir foncé volontairement sur les barrières de sécurité du Palais de Westminster, où siège le Parlement britannique, a indiqué Scotland Yard. L’attaque est traité par la police comme un acte "terroriste", un peu plus d’un an après un attentat semblable au même endroit.

"À 7h37 aujourd’hui, une voiture est entrée en collision avec les barrières devant le Parlement. Le conducteur a été arrêté par les policiers présents sur place. Plusieurs piétons ont été blessés", a déclaré la police sur Twitter. Elle a ensuite précisé qu’aucune des blessures n’était susceptible de "mettre en danger la vie" des blessés.

La police s’est abstenue, dans un premier temps, de parler d’un acte terroriste avant de finalement annoncer que l’individu, âgé d’une vingtaine d’années, était "soupçonné d’actes terroristes", soulignant deux raisons principales : l’homme a foncé délibérément au volant de sa voiture, et ne souhaite pas coopérer avec la police "à l’heure actuelle". "À ce stade, nous traitons cela comme un incident terroriste, le commandement anti-terroriste de la police métropolitaine dirige l’enquête", a déclaré la police britannique dans un communiqué.

Des vidéos postées sur Twitter montraient les policiers pointant leurs armes vers un véhicule gris, d’où un homme est sorti menotté.

Les secours qui ont pris en charge les blessés ont publié un communiqué annonçant que deux personnes ont été soignées pour des blessures qui ne sont pas considérées comme graves, puis ont été amenées à l’hôpital. Une femme était toujours "dans un état grave" dans l’après-midi mais "pas en danger de mort", et un homme a déjà pu sortir de l’hôpital. Une troisième personne a été traitée sur place.

Les rues avoisinantes ainsi que la station de métro de Westminster ont été bouclées. La zone était survolée par un hélicoptère. Une dizaine de voitures de police et au moins trois ambulances étaient garées sur place, de même que des artificiers et des chiens policiers.

"Il y a un important groupe de policiers armés sur place. Les ambulanciers prennent en charge un petit groupe de personnes assis devant le Palais de Westminster", a rapporté un journaliste de la BBC présent sur les lieux. Selon un témoin cité par cette même source, le véhicule aurait heurté un groupe de cyclistes avant de foncer vers le Parlement.

"J’ai entendu du bruit et quelqu’un a crié"

"Je marchais de l’autre côté" de la route, a raconté une passante, Ewalina Ochab, interrogée par l’agence britannique Press Association. "J’ai entendu du bruit et quelqu’un a crié. Je me suis retournée et j’ai vu une voiture grise roulant très vite près des barrières, peut-être même sur le trottoir". "La personne conduisant le véhicule n’est pas sortie", a-t-elle ajouté.

Un témoin oculaire s’est confié auprès de BBC Radio 4 Today : "Il y avait un cycliste clairement blessé sur le sol, il y avait un certain nombre de cyclistes sur leurs vélos. Une ambulance est arrivée. Un policier m’a dit de descendre de mon vélo. Il a dit qu’il y avait eu un incident. En prenant mon vélo, j’ai vu une voiture dans la barrière".

L’homme, au volant d’une Ford fiesta, a foncé sur un groupe de cyclistes et des piétons avant de finir son trajet en entrant en collision avec les barrières de sécurité qui ceinturent le Parlement. Aucune arme n’a été trouvée sur les lieux, a précisé Scotland Yard.

"Il y avait une voiture gris métallisé, écrasée contre les barrières noires et de la fumée s’en échappait", a raconté à l’AFP un caméraman d’ITN, Donocan Parsons. "Six 4x4 sont passés devant nous. De nombreux policiers en sont sortis, armés, et ils se sont approchés du véhicule, pointant leurs armes dans les fenêtres, ils ont ouvert la portière et semblaient tirer quelqu’un dehors", a-t-il ajouté.

La police antiterroriste, chargée de l’enquête, procédait en fin d’après-midi à trois perquisitions, deux à Birmingham, et une à Nottingham (centre de l’Angleterre), en lien avec les services de police locaux. Elle a établi que le véhicule était arrivé de Birmingham à Londres lundi soir. Le conducteur, un Britannique de 29 ans, n’était pas connu des services de police, a précisé Scotland Yard.

Donald Trump évoque "des animaux fous"

Le Royaume-Uni a été frappé en 2017 par une vague d’attentats, dont quatre revendiqués par le groupe jihadiste État islamique, qui ont fait au total 36 morts et 200 blessés. Le premier d’entre eux, le 22 mars, avait précisément été commis avec une voiture-bélier sur le Westminster Bridge, qui mène au Parlement.

Depuis cette vague d’attentats, des barrières de sécurité en béton et en acier ont été installées tout autour des grilles du Parlement et sur les trottoirs menant au pont, ainsi que dans plusieurs autres endroits de la métropole.

Le maire de Londres Sadiq Khan a condamné l’attaque sur Twitter. "Tous les Londoniens, comme moi, condamnent totalement les actes de terrorisme dans notre ville", a-t-il écrit. Une réunion interministérielle de crise est programmée pour 14 heures à Londres (15 heures à Paris).

Un homme a été arrêté après qu’une voiture a foncé dans des barrières à l’extérieur du Parlement. La police a confirmé que l’incident était traité comme un acte terroriste. Tous les Londoniens, comme moi, condamnent totalement les actes de terrorisme dans notre ville."

La Première ministre Theresa May a assuré sur Twitter que ses pensées allaient aux blessés, remerciant les services d’urgence pour leur réponse "courageuse et rapide".

"Mes pensées vont aux victimes de l’incident de Westminster et mes remerciements vont aux services d’urgence pour leur réponse courageuse et rapide."

En début d’après-midi, Donald Trump s’est également exprimé sur le réseau social, évoquant "des animaux fous" qui "doivent être traités avec intransigeance et dureté."

Source : HuffPost
Auteur : Jade Toussay
Date : 14/08/2018

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