3 morts et 11 blessés après l’incendie d’une maison de retraite en Charente

Une femme de 87 ans est décédée après l’incendie, dans la nuit de jeudi à vendredi, d’une maison de retraite de La Rochefoucauld (Charente) portant le bilan à trois morts et onze blessés, a-t-on appris vendredi soir auprès du parquet.

Cette troisième victime, qui avait fait un arrêt cardiaque, avait été hospitalisée dans un état grave à l’hôpital d’Angoulême. Elle est décédée vendredi après-midi, a indiqué à l’AFP Nicolas Jacquet, procureur de la République d’Angoulême.

Deux hommes, âgés de 70 et 82 ans, avaient péri au moment de l’incendie qui s’est déclaré vers 02H30 dans l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) "Les Flots" de La Rochefoucauld, à 25 km au nord-est d’Angoulême.

Une enquête est toujours en cours afin de déterminer les circonstances exactes de ce feu. Selon plusieurs témoignages, une cigarette mal éteinte pourrait en être à l’origine.

Onze personnes blessées ont été hospitalisées à Angoulême, manifestement après avoir inhalé des fumées, a indiqué à l’AFP la préfète de Charente, Danièle Polvé-Montmasson.

"Le problème de la cigarette"

"La localisation extrêmement confinée de l’incendie et les habitudes de la personne laissent prospérer l’hypothèse (d’une cigarette mal éteinte) qui en tout état de cause a besoin d’être confirmée par l’enquête", a déclaré la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot, qui s’est rendue sur place vendredi après-midi, précisant qu’"en première analyse, il n’y a pas de vétusté", ni de "mauvais encadrement" dans l’établissement.

Selon le directeur de l’hôpital de La Rochefoucauld, Guy-Michel Cluzeau, les résidents avaient le droit de fumer dans leur chambre, même si le contrat de séjour qu’ils signaient à leur arrivée le déconseillait.

"Le problème de la cigarette était dans la tête de tout le personnel", a indiqué Jean-Michel Bardoulat, membre du CHSCT de l’hôpital et aide-soignant à la maison de retraite.

Selon lui, l’établissement, qui accueille des patients présentant des problèmes psychologiques, disposait jusqu’à il y a environ un an d’une pièce destinée aux fumeurs.

Interrogée sur la possibilité d’interdire la cigarette dans les maisons de retraite après cet incident, Mme Bachelot a rappelé que cela n’était "pas possible" juridiquement.

Le procureur a ouvert une enquête pénale confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie d’Angoulême.

C’est vers 2H30 que deux aides médico-psychologiques (AMP) de garde ont été alertées par l’alarme incendie d’une des chambres de l’établissement. "Quand j’ai ouvert la porte, ça m’a fait un peu bizarre, parce que la personne était en feu. J’ai bien essayé de prendre un drap dans une chambre, mais quand je suis revenue, je n’ai pas pu avancer plus", a raconté Roselyne, l’une des deux AMP ayant procédé à l’évacuation des résidents.

Arrivés sur les lieux dix minutes plus tard, les pompiers ont lutté deux heures pour circonscrire le sinistre.

Les pensionnaires non hospitalisés —environ 70— ont été pris en charge, tant sur le plan médical que psychologique.

A la suite du sinistre, l’établissement, dont le système incendie —alarme et portes coupe-feu— a "parfaitement fonctionné", selon la préfète, va être provisoirement fermé, le temps de faire un bilan des dégâts et d’effectuer des travaux. Dans l’attente, les pensionnaires ont été accueillis dans des établissements alentour.

Le Nouvel Observateur - 18 novembre 2011


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