Ain : un train percute une voiture à Tossiat, 2 morts

Un TER a percuté une voiture à hauteur d’un passage à niveau de Tossiat dans l’Ain, ce dimanche 3 novembre. Les deux occupants de la voiture sont décédés. Le trafic ferroviaire n’a pu reprendre normalement que ce lundi matin.

C’est vers 17 heures ce dimanche, que le TER en provenance de Belfort et à destination de Lyon est entré en collision avec une voiture visiblement bloquée sur la voie. Les deux occupants du coupé sport sont morts après le choc.

2 morts, 3 blessés

Le drame s’est produit au lieu-dit la Vavrette, à Tossiat, non loin de Bourg-en-Bresse. Le TER transportait 620 passagers. Il a percuté et écrasé la voiture à hauteur du passage à niveau, avant de la traîner sur plus d’une vingtaine de mètres. Dans l’habitacle, un homme de 59 ans et une femme de 57 ans sont tous deux décédés. Trois personnes ont également été légèrement blessées, des passagers du train, souffrants de commotions et atteints psychologiquement.

Importants moyens de secours mobilisés

Au moins 80 pompiers étaient mobilisés sur place, notamment pour s’assurer de l’état physique des passagers du train. Le café de la gare et une salle des fêtes, situés à proximité du passage à niveau, ont été réquisitionnés pour accueillir des moyens de secours. Le maire de Bourg-en-Bresse et des élus locaux étaient sur place pour constater et assister les secours, ainsi que les policiers et agents de la SNCF mobilisés.

"Une équipe de la Croix Blanche qui revenait d’un poste de secours a effectué les premières constatations et actions auprès des victimes en arrêt cardio-ventilatoire. La voiture a été retrouvée à 25 ou 30 mètres du point d’impact. 3 passagers ont été impactés psychologiquement car le choc a été violent dans le bruit, la cinétique et les vibrations produites" nous expliquait sur place David Audisio, commandant des opérations de secours des sapeurs pompiers de l’Ain.

La piste du franchissement non-autorisé

Les circonstances de l’accident ne sont pas connues, mais l’hypothèse du franchissement non-autorisé du véhicule sur le passage à niveau serait pour l’heure privilégiée. Sur place, les barrières de sécurité étaient fermées. Les enquêteurs ont procédé aux constatations toxicologiques du chauffeur du train, ainsi qu’aux prélèvements sur les corps des victimes de la voiture accidentée. Le conducteur du train était par ailleurs entendu dans la soirée par la police. Celui-ci n’était pas seul dans le train, il était assisté d’un contrôleur.

Les passagers confinés dans le train

Le train est resté bloqué sur la voie près de 4 heures, le temps des premières constatations judiciaires et de l’évacuation des corps et des débris. Les passagers sont restés confinés toute la soirée dans le train. Ils ont bénéficié des services de l’unité d’intervention de la SNCF, spécialement chargée de l’information et de la distribution de vivres en situations exceptionnelles.

Le train est finalement reparti peu avant 21 heures, en direction de la gare de Lyon Part-Dieu, où les passagers devaient être enfin débarqués. "Nous devions attendre que les voies nous soient rendues par les autorités, puis nous assurer qu’elles étaient praticables avant la reprise du trafic", expliquait un agent de la SNCF. Après tous les contrôles de sécurité pratiqués sur la ligne, les trains ont pu circuler normalement à partir de 4H30 ce lundi matin.

Trafic SNCF perturbé

Le trafic sur l’axe Lyon-Ambérieu-Bourg-en-Bresse a été interrompu toute la soirée. La SNCF évoquait, sur son site, "une prévision de reprise progressive des circulations" dimanche soir. Tous les trains TER et TGV qui passent habituellement par ces voies ont été détournés, par Mâcon, notamment les TGV qui reliaient Paris à Annecy. Des passagers étaient ponctuellement acheminés par autocars. Les perturbations restaient néanmoins "limitées", selon la SNCF, pour les passagers des lignes impactées, grâce aux solutions alternatives mises en place.

Un passage à niveau particulièrement dangereux

Le passage à niveau de la Vavrette-Tossiat fait partie des 153 passages à niveau inscrits dans un "programme national de sécurisation" (PSN) défini par l’état et l’instance nationale de passages à niveau, parce qu’il ne présente pas des conditions de sécurité optimales. En 2007, sur ce même passage à niveau, un TGV avait percuté un camion, tuant le chauffeur du véhicule et faisant une trentaine de blessés dans le train. Celui-ci transportait un engin de chantier en convoi exceptionnel, qui était resté coincé sur la voie ferrée.

Par Mathieu Boudet pour Franceinfo, publié le 3 novembre 2019.

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