Attentat de Strasbourg. Deux suspects remis en liberté sous contrôle judiciaire

Deux des hommes soupçonnés d’avoir fourni le revolver utilisé par l’auteur de l’attentat de Strasbourg en 2018 ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Un camion de police dans le quartier de la Meinau, à Strasbourg, le 13 décembre 2018. | CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Ils sont respectivement âgés de 79 et 35 ans. Deux des hommes soupçonnés d’avoir fourni le revolver utilisé par l’auteur de l’attentat de Strasbourg en 2018 ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on appris ce vendredi 27 mars auprès du parquet antiterroriste, confirmant une information des Dernières Nouvelles d’Alsace .

L’un a été libéré le 19 mars et l’autre ce vendredi, après avoir déposé une demande acceptée par les juges, a précisé le parquet national antiterroriste (Pnat), qui ne s’y est pas opposé. L’âge et l’état de santé de l’aîné ont été pris en compte, a-t-on ajouté, sans préciser si ces libérations étaient liées à la situation sanitaire créée par l’épidémie de coronavirus.

Issus d’une même communauté de gens du voyage sédentarisés, tous deux et un troisième membre de la famille avaient été écroués après leur mise en examen le 2 février 2019 pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « détention et cession d’arme de catégorie B en réunion et en relation avec une entreprise terroriste ». Les deux hommes étaient incarcérés à Nanterre.

« La question de cette crise sanitaire a été fondamentale », selon un avocat.

L’enquête vise à déterminer s’ils avaient connaissance du profil et du projet djihadiste de Chérif Chekatt, qui a tué cinq personnes aux abords du marché de Noël le 11 décembre 2018. Selon une source proche du dossier, ces suspects ont affirmé qu’ils pensaient que l’arme, un revolver de la fin du XIXe siècle, devait servir à un braquage.

Selon l’avocat du plus jeune, Me Dominique Bergmann, ces libérations ont été acceptées car « l’instruction est déjà bien avancée », mais aussi car « la question de cette crise sanitaire a été fondamentale ». Les avocats de l’aîné, Pierre-François Feltesse et Chloé Redon, n’ont pas souhaité s’exprimer.

Délinquant multirécidiviste de 29 ans et fiché S pour radicalisation islamiste, Cherif Chekatt avait été abattu par la police à Strasbourg après 48 h de traque. Une vidéo d’allégeance au groupe État islamique a été retrouvée sur une clé USB lui appartenant. Au moins six personnes sont mises en examen dans le cadre de cette enquête, soupçonnées d’être liées à la fourniture de différentes armes en possession du tueur. L’attentat avait cinq morts.

Publié par Ouest France avec AFP, le 27 mars 2020.

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