Attentat du 14 juillet à Nice : de nouvelles investigations pour blessures et homicides involontaires

Un tournant dans l’enquête sur l’attentat du 14 juillet à Nice qui a fait 86 morts. L’information judiciaire contre X sur le soir de l’attaque au camion est ouverte selon une nouvelle ordonnance pour mise en danger de la vie d’autrui mais aussi pour homicides et blessures involontaires.

Les trois magistrats en charge de l’instruction sur d’éventuelles failles de sécurité le soir de l’attentat du 14 juillet à Nice ont élargi le cadre de l’information judiciaire. L’information judiciaire contre X sur le soir de l’attaque au camion du 14 juillet n’est plus ouverte seulement pour mise en danger de la vie d’autrui, mais aussi pour homicides involontaires et blessures involontaires. Cette enquête à Nice sur la sécurité dans le dispositif mis en place ce soir là n’a rien à voir avec le volet terroriste pour lequel un premier procès s’est tenu devant la Cour d’Assises spéciale de Paris.

Promenade des anges satisfaite
Célia Viale, co-présidente de cette association, confie à France Bleu azur "sa satisfaction de cette décision, c’était la demande de l’association. On souhaite savoir notamment combien de policiers étaient présents le soir de l’attaque terroriste au camion qui a fait 86 morts et plus de 400 blessés sur la Promenade des Anglais. Selon le rapport de l’IGPN : 64 policiers étaient présents pour encadrer 30.000 personnes, mais on veut en avoir la preuve. Comment ce chiffre a été calculé ? Où étaient les policiers ? On veut comprendre. Ce qui est certain : la précédente instruction était insuffisante. Elle se limitait à une mise en danger de la vie d’autrui (par violation manifestement délibérée d’une obligation règlementaire de sécurité ou de prudence).

Des demandes refusées
L’ordonnance des magistrats instructeurs indique par également un rejet partiel sur d’autres demandes très nombreuses de l’association. De nombreux actes formulés par l’avocate Virginie Leroy.
Toujours selon Célia Viale :"on demande l’audition de tous les policiers présents ce soir là. Selon le rapport de l’IGPN il y avait 64 policiers présents... mais tous n’ont pas été entendus.. de plus toutes les images de vidéosurveillances de l’attaque ne sont pas versées au dossier. Or en prenant image par image on pourrait compter le nombre d’agents des forces de l’ordre, voir l’absence de plots en béton ... Cela a été refusé par les magistrats en charge de l’instruction. On va faire appel. Mais surtout on espère que ça aboutira à des mises en examen pour obtenir un procès."

La ville de Nice communique
Quatre personnes dans le cadre de cette enquête sont placées sous le statut de témoin assisté : Christian Estrosi, qui était alors premier adjoint de la ville, Philippe Pradal qui en était le maire ainsi que l’ancien préfet des Alpes-Maritimes et son ex-directeur de cabinet. Ce soir les avocats de la ville ont adressé à France Bleu azur un communiqué
"La Ville de Nice a pris connaissance de l’ordonnance de la juge d’instruction, qui a écarté 80 des 83 actes d’enquête sollicités par l’association Promenade des Anges. La Ville continuera à coopérer pleinement aux investigations, comme elle l’a fait depuis sept ans, avec sérénité, en respectant le secret de l’instruction et le contradictoire. Le cadre des investigations demeure à ce titre inchangé, la justice étant saisie depuis le début de l’ensemble des faits dénoncés et non de qualifications juridiques" annoncent Archibald Celeyron et Julie Fabreguettes, les avocats de la Ville de Nice
En 2017, un an après l’attentat, l’enquête avait été ouverte pour "mise en danger de la vie d’autrui" après la plainte déposée par plusieurs parties civiles qui estiment qu’il y avait des dysfonctionnements dans l’organisation de la sécurité 30 000 personnes avaient assisté au feu d’artifice lorsque un camion a foncé sur la foule faisant 86 morts et plus de 400 blessés.

Cet article est rédigé par Violaine III pour Francebleu.

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