Ce mercredi 25 octobre 2023, le Préfet et le Procureur de la République réunissaient les acteurs de l’aide aux victimes de terrorisme à la suite de l’attentat commis le 13 octobre dernier dans le lycée Gambetta d’Arras. Pour rappel, cette attaque au couteau avait fait huit victimes dont Dominique Bernard, professeur d’histoire géographie, qui avait perdu la vie.
Monsieur Jacques Billant, Préfet du Nord-Pas-De-Calais et Sylvain Barbier Sainte Marie, Procureur d’Arras ont tout d’abord tenu à saluer la mobilisation des acteurs locaux de l’aide aux victimes dans un délai très contraint, qui a permis la mise en place d’une cellule d’accueil et la venue du Président de la République dans les meilleures conditions possibles.
La discussion quant à la notion de victimes au sens judiciaire, en présence des représentants du parquet national antiterroriste, a permis de rapidement s’acheminer vers une réflexion autour de l’accompagnement de toutes les personnes impactées par ce drame, indépendamment de leur reconnaissance au plan pénal. En effet l‘approche judiciaire de la notion de victime est restrictive puisque seulement six personnes figurent à date sur la liste des victimes du Parquet national Antiterroriste. Toutefois le retentissement de cet acte meurtrier s’étendant potentiellement à près de deux mille personnes présentes dans le lycée au moment de l’évènement, le Préfet s’est montré particulièrement soucieux de l’accompagnement de celles-ci.
Aussi, unanimement les participants ont considéré comme nécessaire et urgent d’armer un dispositif d’accueil élargi, à savoir un espace d’information et d’accompagnement (EIA). Jusque-là, l’association locale d’aide aux victimes, France victimes 62, n’avait été requise que pour intervenir auprès des victimes recensées par le parquet national antiterroriste et leur famille. L’EIA ouvrira ses portes à la rentrée scolaire pour proposer des permanences de professionnels de l’aide aux victimes (associations, FGTI, ONACVG, barreau, etc.) afin d’informer et d’orienter au mieux les victimes dans leurs démarches. La FENVAC sera présente dans cet espace pour contribuer à l’accompagnement de ces personnes.
En parallèle, la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) mobilisée depuis le jour des faits, ouvrira un guichet unique santé en vue de recevoir en consultation toutes les personnes ayant besoin d’un soutien psychologique. À ce jour, ce sont plus de six cents personnes qui ont d’ores et déjà été reçues par leur service.
La représentante de la FENVAC a profité de l’échange pour rappeler le souhait de la Fédération de concourir au dispositif de prise en charge des victimes et a partagé un point de vigilance sur la place des associations de victimes dans l’EIA. En effet, au sein des EIA antérieurs les associations de victimes ont systématiquement eu du mal à trouver leur place et à entrer en relation avec des victimes dans le cadre de leurs permanences. C’est pourquoi il est important que les particularités de chaque acteur soient connues et expliquées pour garantir l’effectivité de leur rôle. La représentante de France victime 62 s’est dite très sensible à la complémentarité entre les acteurs et s’est engagée à mener un travail collaboratif, au profit des victimes.
La FENVAC tient à saluer l’implication et la détermination des acteurs engagés à Arras pour prendre en charge du mieux possible les victimes de cet attentat. Les coprésidents du CLAV, Préfet et Procureur, ont fait preuve d’une grande humanité. L’association est à la disposition du corps enseignant, de l’équipe éducative et des élèves du lycée Gambetta plongés dans l’horreur du terrorisme trois ans après l’assassinat de Samuel Paty.