JUSTICE l CRASH DE LA YEMENIA AIRWAYS DU 29 JUIN 2009 : LE PROCÈS S’OUVRE ENFIN DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE PARIS

Près de 13 ans après ce crash d’un Airbus A310 de la compagnie aérienne Yemenia Airways au large des Comores, la justice française va tenter de déterminer les causes de cette catastrophe et de répondre aux nombreuses questions des parties civiles.

Pour rappel, le vol à destination de Moroni avait débuté à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, puis avait fait escale à Marseille où de nombreux passagers avaient pris place à bord de l’avion jusqu’à Sana (Yémen) avant de repartir pour Moroni (Comores), destination finale.

C’est à l’approche de l’aéroport de Moroni, de nuit, qu’est survenu l’accident qui coutera la vie à 152 personnes dont 69 français. Seule une jeune fille de 12 ans survivra à cette catastrophe.

L’information judiciaire ouverte en France, au Tribunal de Bobigny en juillet 2009, dans laquelle la FENVAC s’est constituée partie civile, donnera lieu quatre ans plus tard à la mise en examen de la compagnie nationale Yemenite, Yemenia Airways pour blessures et homicides involontaires. Grâce aux investigations menées par les enquêteurs français, basées sur plusieurs commissions rogatoires internationales, les défaillances de la compagnie aérienne ont pu être identifiées, en dépit d’une absence de coopération internationale des autorités yéménites.

Le procès qui s’ouvre ce lundi 9 mai devant le Tribunal Correctionnel de Paris devra ainsi permettre de déterminer la responsabilité de la compagnie aérienne dans la survenance de la catastrophe du 30 juin 2009. En effet, il lui est reproché d’avoir maintenu les vols de nuit à destination de Moroni en dépit d’un dysfonctionnement des feux de l’aéroport dont elle avait connaissance et de ne pas avoir dispensé aux pilotes une formation suffisante sur les manœuvres particulières d’approche de l’aéroport de Moroni.

Au-delà de l’analyse des circonstances de cet accident dramatique, c’est la question de la sécurité aérienne autour des vols entre la France et les Comores que soulève cette affaire. En effet, les défaillances de la Yemenia Airways avaient été pointées du doigt avant le crash et notamment le phénomène « d’avions poubelles » dénoncés par des collectifs d’usagers tels que « SOS Voyages aux Comores ».

Près de 400 proches de victimes sont constitués parties civiles dans la procédure judiciaire et sont, pour la majorité, représentés par un seul et même pool d’avocats. Les familles des victimes sont également réunies au sein de l’AFVCA (Association des Familles des Victimes de la Catastrophe Aérienne de Yemenia Airways) présidée par M. Saïd ASSOUMANI, que la FENVAC a récemment rencontré pour discuter de la tenue de ce procès tant attendu. Ce dernier a coordonné le déplacement des nombreuses familles des victimes depuis Marseille et a organisé le suivi de l’audience par les membres de l’association.

Face à un banc des prévenus vide, du fait de l’absence de représentants de la compagnie aérienne que tous déplorent, il a tenu à ce que les familles des victimes soient nombreuses dans la salle principale du Tribunal judiciaire de Paris. Toutefois, la durée importante du procès (quatre semaines) et l’éloignement géographique empêchent nombre de parties civiles de le suivre dans son intégralité pour des raisons professionnelles et financières. Ces obstacles pratiques, déjà soulevés dans le cadre du procès des attentats du 13 novembre, n’ont pas été résolus par les autorités judiciaires à ce stade.

La FENVAC en tant que partie civile, représentée par Me BUSY, assistera aux débats, aux côtés des familles de victimes. A la veille de cette étape cruciale pour la vérité et justice mais aussi pour la résilience, nous adressons notre soutien aux familles des victimes et à Bahia BAKARI, seule survivante de cette catastrophe.

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