JUSTICE I ATTENTAT DU THALYS EN 2015 : OUVERTURE DU PROCÈS EN APPEL

Le 21 novembre 2022 s’est ouvert le procès en appel de l’attentat avorté du Thalys. Les faits remontent au 21 août 2015, où le terroriste Ayoub EL KHAZZANI, lourdement armé, avait ouvert le feu à bord du train Thalys n°9364, reliant Amsterdam à Paris.

Ce n’est que par l’action héroïque de plusieurs passagers, notamment celle de deux militaires américains en vacances qui étaient parvenus à désarmer l’assaillant, que l’attentat avait échoué. Ils avaient réussi à immobiliser le tireur jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre.

Grâce à la bravoure des passagers, aucun mort n’était à déplorer. Toutefois deux des voyageurs ayant cherché à maîtriser le terroriste avaient été blessés, l’un par balle et l’autre par arme blanche.

Cet attentat s’inscrit par ailleurs dans la longue liste d’actes terroristes liés au salafisme djihadiste perpétré sur le territoire français durant cette période. L’acte avait d’ailleurs été coordonné depuis la Syrie par Abdelhamid ABAAOUD, l’un des organisateurs et participants des attentats du 13 novembre 2015.

En première instance, le terroriste du Thalys avait été condamné à l’une des peines les plus lourdes prévue par la législation française, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. Une interdiction définitive du territoire français avait également été prononcée à son encontre.

Les trois autres accusés dans ce procès étaient accusés d’avoir permis ou facilité la réalisation de ce sombre projet. L’un avait été condamné à 7 ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste, et les deux autres avaient été condamnés à des peines de 25 et 27 ans de réclusion criminelle pour complicité.

Trois des quatre accusés avaient fait appel de leur condamnation, mais deux d’entre avaient finalement renoncé à leur appel. Ainsi, le procès en appel qui va durer quatre semaines ne concernera que l’assaillant Ayoub EL KHAZZANI.

Le premier jour de ce procès en appel, celui-ci a exprimé ses regrets par rapport à ses actions djihadistes passées. Âgé de 33 ans aujourd’hui, il a expliqué à la Cour avoir sombré dans la radicalisation lorsqu’il séjournait en Belgique en 2015 où il avait développé l’idée de rejoindre la Syrie pour faire le djihad afin de « venger » les victimes civiles des bombardements du président syrien Bachar AL-ASSAD et de la coalition internationale. Après une semaine passée en camp d’entrainement en Syrie, il était renvoyé en Europe pour commettre un attentat sur les ordres d’un « Émir » de l’État Islamique : Abdelhamid ABAAOUD.

Lors de ce second procès, il adopte une posture rédemptrice, indiquant s’être progressivement déradicalisé en détention après avoir compris la « manipulation » dont il avait fait l’objet. Un déclic qui serait intervenu à la suite des attentats de masse commis sur des civils en France, lui qui refuse la mort de civils. Des premières justifications douteuses considérant que la cible de son attaque était un train rempli de 200 civils.

Les magistrats devront rendre leur verdict sur les actes commis par Ayoub EL KHAZZANI le vendredi 9 décembre 2022.

La FENVAC, partie civile dans ce dossier et représentée par Maître BONNARD, sera présente aux audiences pour soutenir les victimes et leurs familles dans leur quête de justice.

Crédit photos : Photo d’archives Pascal Bonnières / La Voix du Nord

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