MÉMOIRE I Nous rendons hommage à Léa et Orane ainsi qu’aux survivants de l’accident survenu lors d’un séjour aux États-Unis organisé par la société Cousins d’Amérique

Il y a quatorze ans, le 22 août 2009, un mini bus transportant des adolescents français en colonie de vacances en Californie sortait de la route dans la Vallée de la Mort après que la conductrice se soit endormie au volant. Deux jeunes filles âgées de 17 et 15 ans, Léa Baldaccini et Orane Pozzo Di Borgo, perdaient la vie dans cet accident. Quatre adolescents ainsi que la conductrice du bus étaient également blessés.

Au terme d’une instruction de plusieurs années, de nombreux dysfonctionnements de la société française Cousins d’Amérique, organisatrice du séjour, rebaptisée depuis Cousin, avaient pu être mis en évidence notamment le manque d’organisation, l’insécurité, et l’exposition à la dangerosité, etc. Le dirigeant de cette dernière avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel en 2019 pour homicides et blessures involontaires.

Après plusieurs jours de débats durant lesquels les adolescents rescapés devenus adultes ont pu s’exprimer, le tribunal de Nanterre avait finalement estimé que l’accident trouvait sa cause principale dans l’endormissement de l’animatrice qui conduisait et qu’il était en grande partie lié aux conditions mauvaises d’organisation de ce voyage. L’ex-président de la société, Cédric Javault, avait été reconnu responsable de l’organisation défaillante de la société et d’homicides et blessures involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement et condamné à un an d’emprisonnement avec sursis.
La conductrice avait écopé de trois ans d’emprisonnement avec sursis assorti d’une suspension de permis de trois ans ainsi que d’une interdiction d’exercer dans les colonies de vacances. La société avait quant à elle été condamnée à 105 000 euros d’amende pour pratiques commerciales trompeuses pour avoir allégué d’une part que l’intégralité des animateurs des séjours était titulaire du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) et d’autre part que les séjours bénéficiaient d’une habilitation et d’un agrément de la direction départementale de la jeunesse et des sports.

Cédric Javault avait ensuite fait appel de la décision. Le 10 février 2022, la Cour d’appel de Versailles avait confirmé les peines prononcées en première instance. Il avait tenté un pourvoi en cassation pour contester sa condamnation, sans que celui-ci n’aboutisse.

La FENVAC partie civile dans ce dossier et représentée par Maitre Decrette, s’est tenue aux côtés des victimes et de leurs proches pendant tout ce temps judiciaire et continuera de les accompagner dans leur chemin vers la reconstruction.

Les familles des victimes et les victimes, réunies depuis le lendemain du drame au sein de l’association « Les amis de Léa et Orane », créée par les parents des deux adolescentes décédées avec l’aide de la FENVAC, s’étaient montrées soulagées par l’issue de ce volet judiciaire ayant duré plus d’une décennie. Toutefois leur combat pour la prévention continue, avec la volonté d’instaurer l’obtention d’un agrément préalable strict et incontournable, intégrant des critères de sécurité draconiens et d’interdire le cumul des fonctions des animateurs au sein des colonies de vacances. Dans l’intérêt de tous, nous soutenons ce combat pour la prévention qui honore la mémoire de Léa et Oranne, arrachées à la vie pour une recherche de profit au détriment de la sécurité.

Nous n’oublions pas.

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